Le monde végétal n’est pas que le maillon primaire de la chaîne alimentaire, c’est lui qui a permis la vie sur Terre de prendre toute cette ampleur et cette diversité. Laissons de côté les moisissures saprophytes pour nous intéresser aux végétaux autotrophes qui comme leur nom l’indique sont capables de se développer à partir d’éléments simples.
Ces propriétés autotrophes proviennent de certains pigments aptes à transformer l’énergie lumineuse en énergie chimique utilisable par la machinerie cellulaire. Prenez conscience de l’importance de cette faculté de fixer du carbone inorganique avec une forme d’énergie extraterrestre : la lumière. A la base de la vie animale, il y a toujours une plante.
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L’importance des plantes en aquariophilie
Le rôle bénéfique des végétaux dans un aquarium n’est plus à démontrer. Complément du filtre pour l’épuration de l’eau et l’oxygénation, complément nutritif pour les herbivores, refuge pour les alevins et les poissons dominés, les végétaux sont essentiels pour maintenir l’équilibre de l’aquarium.
Une végétation luxuriante est un facteur de réussite dans l’aquariophilie planté. Les algues envahissent souvent un aquarium peu planté. Attention, elles ne sont pas là par hasard mais tentent d’améliorer l’équilibre défaillant de votre aquarium.
Faire de la matière à partir de la lumière et d’éléments minéraux simples : la photosynthèse
Réaliser des synthèses chimiques complexes, croître, vivre à partir d’une source énergétique, disponible, abondante et inépuisable comme la lumière, voilà le tour de force des végétaux autotrophes. Nos plantes d’aquarium dont toutes des végétaux supérieurs autotrophes.
Bilan général :
6 CO2 + 12 H20 + lumière ———-> C6H12O6 + 6 O2 + 6 H2O
A partir d’un peu de gaz carbonique, et d’un peu d’eau, une plante est capable de synthétiser des molécules organiques complexes : les glucides.
A l’échelle planétaire, cette réaction est fondamentale. Grâce aux végétaux autotrophes, l’oxygène est apparu sur la terre.
A l’heure actuelle, la production de CO2 est supérieure à la fixation par les plantes. Les activités humaines rejettent des quantités importantes de CO2 qui ne peuvent être recyclés.
A l’échelle mondiale, la capacité de fixation du CO2 par les végétaux ne cesse de diminuer : déforestation, pollution des mers, recul des récifs. Le CO2, dont la concentration augmente dans l’atmosphère, participe à l’effet de serre qui amplifie encore plus le recul du poumon vert.
Malgré l’urgence de la situation, les gouvernements des pays les plus industrialisés ne veulent pas s’engager dans une nouvelle voie. Alors faisons comme eux et revenons à la photosynthèse dans l’aquarium et oublions un peu les problèmes du monde.
La lumière ne suffit pas
De cette étude de la photosynthèse, on en déduit les besoins essentiels des plantes : de la lumière, du CO2 et du fer pour la chlorophylle. D’autres minéraux sont utiles à la croissance et au développement mais en quantité moins importante.
La croissance des végétaux répond à la loi du minimum. Cette loi est une règle de bon sens comme sur une chaîne d’assemblage industrielle où la cadence est donnée par l’atelier le moins performant.
Les paramètres principaux de la croissance des végétaux sont : la présence de minéraux, la concentration en CO2, la quantité et la qualité de la lumière.
En pratique, si vous n’avez pas de sol nutritif, il ne sert à rien d’investir dans un matériel d’éclairage performant ou dans une centrale de distribution de CO2.
Les rayons du soleil matinaux et crépusculaires, riches en longueur d’onde rouge et infrarouge, donnent respectivement le départ et l’arrêt de la photosynthèse.
La présence de rayons ultraviolets rend les plantes moins chétives mais limite la croissance verticale et retarde la pousse. Il n’existe pas encore d’application pratique de ses données scientifiques.
Les modèles biologiques ne doivent pas nous faire oublier les capacités d’adaptation des plantes. Dans la nature, les plantes aquatiques sont présentes dans de nombreux écosystèmes.
Particularités des plantes aquatiques
Nos plantes aquatiques, le plus souvent d’origine tropicale, sont adaptées aux conditions de lumière locale. Elles occupent toutes une place spécifique dans l’écosystème.
A l’ombre des forêts tropicales ou dans une eau sombre, on trouvera des plantes ombrophiles. La haute forêt équatoriale filtre efficacement les rayons lumineux pour ne laisser qu’une faible partie du rayonnement atteindre le sol.
Dans une eau claire et en pleine lumière, on trouve des plantes exigeantes. Il faut noter que peu de plantes sont spécifiquement aquatiques. De nombreuses plantes possèdent un appareil foliaire en partie émergé pour récupérer un maximum de lumière.
Visitez une serre de production aquatique et vous comprendrez. De nombreuses plantes sont cultivées dans des conditions émergées. Certaines sont très tolérantes et colonisent différents écosystèmes. Elles sont particulièrement indiquées pour le débutant. Les plus exigeantes ne s’adaptent pas à des conditions de culture trop éloignée de leur milieu naturel.
L’aquariophile, et c’est bien humain, ne voit l’éclairage de son aquarium que comme un moyen de voir ses poissons et envisage rarement l’éclairage comme une source énergétique. Pour les plantes, la lumière est une forme d’énergie au même titre que l’essence pour une voiture.
En fonction de sa qualité, les résultats sont significativement différents. Les considérations esthétiques ne doivent pas faire oublier le rôle fondamental de l’éclairage d’un aquarium pour sa salubrité et son équilibre.
L’étude de la photosynthèse est complexe car elle fait appel à de nombreux domaines scientifiques. Après avoir vu, les données de biologie, il faut nous intéresser aux lois physiques de la lumière.