S’il est un sujet qui revient de façon récurrente et angoissée sous le clavier des aquariophiles internautes, c’est bien celui du chlore de l’eau du robinet.
J’ai pensé qu’un petit article aurait sa place ici pour que l’on comprenne bien qu’il y a des substances bien plus nocives que le chlore sur lequel se polarisent toutes les phobies, voire les fantasmes aquariophiles.
Du chlore, pour quoi faire ?
Il y a lieu ici de considérer deux « sortes » de chlore: le chlore est utilisé dans les stations de traitement des eaux potables car c’est un oxydant très puissant. Cependant, il est de plus en plus abandonné au profit de l’ozone.
Le chlore a en effet la particularité de former, avec les composés organiques, ce que les chimiste appellent des « trihalométhanes » dont la découverte ne date que de 1974.
La liste est longue et certains de ces composés sont extrêmement toxiques. La manipulation elle-même du chlore est dangereuse pour le personnel.
Aussi, on voit de plus en plus les traiteurs d’eau opter pour l’ozone, qui « brûle » de nombreuses molécules organiques avant décantation et filtration.
Au départ de la station de traitement, il n’en demeure pas moins qu’il est indispensable d’ajouter à l’eau une substance qui détruira tous les agents pathogènes jusqu’au point le plus éloigné du réseau de distribution.
Pour cet usage, l’ozone n’est malheureusement pas envisageable. Le désinfectant le plus utilisé est donc l’hypochlorite de sodium ou « eau de javel. » A quelque endroit du réseau qu’on se trouve, on aura donc une petite quantité d’eau de javel dans son eau.
Il serait faux de croire qu’il ne peut y avoir de composés organochlorés dans l’eau du robinet. De ce fait, nous avons deux formes du chlore dans cette eau:
- Le chlore combiné (entièrement consommé par la matière organique, il forme les trihalométhanes, en très faible quantité).
- Le chlore libre qui doit assurer la désinfection et qui s’ajoute au chlore combiné.
- Enfin, depuis plusieurs décennies, la pratique de la chloramination de l’eau assure une stabilité de la monochoramine (NH2Cl) comme désinfectant.
L’elimination du chlore et de certains de ses composes
Elle est on ne peut plus facile et d’un prix ridiculement modeste, puisque un flacon d’eau oxygénée à 10 volumes acheté en grande surface fera l’affaire.
L’eau oxygénée, de formule H2O2 est encore appelée « peroxyde d’hydrogène ».
Si on la met brutalement en contact avec l’eau de javel (hypochlorite de sodium de formule NaClO) en une fraction de seconde se produit une réaction produisant des dérivés de l’oxygène et du chlore. On peut écrire l’équation de cette réaction de la façon suivante:
NaClO + H2O2 —— > H2O + O2 + Na Cl.
L’addition d’eau oxygénée à l’eau ne doit évidemment pas se faire dans l’aquarium mais dans le récipient réservé aux changements d’eau. Pour les doses, je recommande une goutte d’eau oxygénée par litre d’eau, sous le robinet.
Toutefois, il faut noter qu’un excès d’eau oxygénée (dans des limites raisonnables) n’est pas catastrophique: elle se transformera en eau et oxygène.
Sur les chloramines, l’action de l’eau oxygénée est limitée à la destruction des monochloramines, mais les différentes formes de l’oxygène produites en combinant l’eau de javel et l’eau oxygénée détruiront certaines substances indésirables dans l’eau tels que les pesticides ou herbicides organochlorés ou organophosphorés (lindane, parathion, atrazine par exemple.)
Loin d’être un problème, l’eau de javel, mise en contact avec du peroxyde d’hydrogène, se décompose après avoir décomposé de nombreuses substances indésirables dans l’eau de l’aquariophile. Le tout, pour un prix plus que modéré.
La filtration au charbon actif pendant 24 heures permet aussi d’éliminer le chlore et les chloramines.
Aussi il se trouve dans le commerce autres produits qui sont très efficaces, mais reviennent rapidement très cher.