Qui ne reste pas stupéfait devant ces magnifiques poissons que sont les discus ?
Renseignements pris, tout vendeur aquariophile sérieux sensibilisera l’acheteur potentiel à la nécessité de procurer aux discus un environnement adapté, ce qui suppose quelques investissements…
Il a raison et son propos n’est pas conditionné que par des intentions uniquement mercantiles…
Il serait utopique, ou du moins très risqué, de croire leur maintenance facile, mais cela ne veut aucunement dire qu’elle est, a contrario, difficile. Il suffit de suivre quelques règles basiques, et d’effectuer l’investissement minimal évoqué, certes.
Contenu
Généralités
Avec ce court texte, je voudrais fournir à l’amateur novice, dont la prétention ne dépasse pas la maintenance de quelques discus dans un bac d’ensemble et planté, les éléments de base qui lui permettront d’atteindre cet objectif.
Ainsi, le texte n’aborde aucunement les questions de la reproduction, de nombreux sites web livrent maintenant les renseignements afférents.
Mon ambition est moindre, mais devrait servir ceux qui risquent de connaître quelques galères en tentant « l’aventure » du discus s’ils ne devaient respecter quelques principes de base.
Il s’agit en fait de vulgariser des règles finalement non réservées au spécialiste.
Une précision : je n’incite pas à la reproduction de mes discus (bien que je possède un couple), parce ma finalité est d’avoir un superbe bac dans le salon.
Je tenterai sans doute l’expérience un de ces jours, mais elle n’est pas d’actualité.
Sur le plan technique, la solution est simple, mais efficace puisque voici 5 ans que je maintiens des discus.
Voici à présent les recommandations
Maximum un discus pour 50 litres d’eau (en supposant qu’il n’y ait pas d’autres poissons), dans un bac bien proportionné au regard du poisson, c’est-à-dire d’au moins 40cm en largeur, et 50cm en hauteur (50cm d’eau, auxquels il faut ajouter le sol et l’éventuelle galerie d’éclairage).
Dans un bac planté, une belle façade est intéressante ; ainsi, lors des « bagarres » occasionnelles auxquelles se livrent immanquablement les discus en bonne santé, chacun pourra se placer à l’une ou l’autre des extrémités de l’aquarium s’il désire un peu de paix.
Evidemment, ne négligez pas la largeur et, si votre budget le permet, n’hésitez pas à monter en volume (de toute façon, oubliez l’idée de descendre au-dessous de 200 litres).
Mais quant à choisir entre par exemple un volume de 300 litres externe comme suit (longueur, largeur, hauteur) : 100cm x 50cm x 60cm je préfère 150cm x 40cm x 50cm.
Cette position ne fait pas l’unanimité, certains auraient plutôt tendance à vous recommander les premières dimensions.
Je vous livre un avis résultant de mon expérience, pas un conseil, faites ce qui vous semble le plus approprié.
Dans un bac d’ensemble et planté, et même si une bonne largeur offre la possibilité de beaux décors (notamment en jouant plus facilement avec les tailles des plantes), un bac long offre plus facilement à chaque discus un espace de tranquillité si nécessaire (ne pas descendre en dessous de 40cm en largeur toutefois).
Je maintiens 5 discus, 4 coeurs saignants, 8 néons. Le volume d’eau de mon aquarium doit être aux alentours de 260 à 270 litres, pour un volume externe de 310 litres. Il est de type panoramique (mon épouse a dit son mot sur ce point…).
La filtration
Je possède deux filtres :
Le premier est interne et comporte, classiquement, trois compartiments. Le premier compartiment intègre le chauffage.
Ne pas lésiner sur les watts de ce dernier, et prendre le chauffage adapté à votre aquarium (ne pas faire des économies de « bouts de chandelle »).
L’eau doit être à 28 degrés (au-delà les plantes ont un peu de mal à avoir une bonne croissance, en dessous les discus n’ont pas d’aussi belles couleurs).
Le deuxième compartiment reçoit les masses pour le filtrage et la fixation des bactéries (céramiques au fond qui sont là depuis la mise en route et n’ont jamais été changées, ensuite mousse bleue à maillage fin quasiment jusqu’en haut et une fine couche de perlon en surface), le troisième reçoit une pompe de bon débit dont le jet est dirigé en surface afin de provoquer l’échange gazeux suffisant pour l’oxygénation.
Pas de bulleur (éventuellement, vous pouvez faire en sorte qu’un bulleur branché sur minuterie soit en fonction quelques heures en pleine nuit, mais ce n’est normalement pas nécessaire – cela dépend de votre population et de la plantation).
Le contenu de la pompe externe est changé à chaque début de trimestre civil. S’agissant du filtre interne, la fine couche (4 ou 5 cm) de perlon est jetée lorsque chargée, les mousses bleues sont rincées de temps en temps dans l’eau retirée du bac lors des changements d’eau.
Le CO2
Le diffuseur de CO2 est à mon sens indispensable dans un bac à Discus planté.
D’une part, il nourrit les plantes en CO2 et, d’autre part, il permet la régulation du PH (j’ai un PH 6 à 6,2). Je vais acheter tantôt un Phmètre électronique afin que cette régulation soit encore plus précise.
Pour l’instant, je m’en passe en testant avec les produits et pipettes que l’on connaît tous. Une minuterie coupe le diffuseur de CO2 la nuit (électrovanne).
Avec le Phmètre, cette minuterie deviendra inutile et en cas de panne d’électricité de quelques heures, pas de souci en perspective (voire de véritable catastrophe) même si on est parti quelques jours, puisque ce n’est plus la nuit ou le jour qui régule le PH, mais le PH lui-même via le Phmètre.
En effet, selon l’équilibre de votre aquarium (qu’on aimerait tout optimal), un décalage et une diffusion de CO2 la nuit risque d’asphyxier vos poissons.
Certains experts laissent le CO2 diffuser la nuit, mais leur bac est particulièrement bien équilibré, je ne vous conseille pas d’en faire autant dans un premier temps, le risque est trop grand.
L’entretien
Changement d’eau de 15 à 20% par semaine.
Certains préfèrent faire le changement en une seule fois, d’autres un peu chaque jour. Personnellement, j’ai un bon 250 litres effectifs d’eau, et désormais je change 10 litres quatre à cinq fois par semaine.
Cela me permet de mettre un chauffage dans le bidon de 10 litres un petit moment pour l’amener à la bonne température (28°) avant de transvider son contenu dans l’aquarium.
Au regard de la qualité de l’eau dans le nord de la France (très dure et chargée en nitrates), l’osmoseur s’impose.
Il est impensable de se rendre régulièrement chez son revendeur préféré pour cela. D’ailleurs, je pense que quelle que soit la région de France, cet investissement s’impose. Les prix des osmoseurs de qualité n’ont pas beaucoup chuté, mais sont, pour le même prix qu’auparavant, d’un débit sensiblement plus important.
Certes pour un bac allant jusqu’à 300 litres pas besoin de « performance » en la matière, mais votre eau sera plus vite disponible.
Je possède un osmoseur qui fournit 20 litres d’eau osmosée en 9 heures, cela me suffit amplement.
L’alimentation
Côté alimentation je varie.
J’ai habitué les poissons aux granulés, ainsi, lorsque je pars quelques jours, je peux mettre le distributeur automatique en fonction (distributeur à compartiment journalier à proscrire ceux qui effectuent une rotation complète en laissant tomber à chacune de ces rotations une dose en fonction de l’ouverture laissée à cet effet).
Outre les granulés, vous pouvez effectuer un mélange vous-même ou alors vous achetez ce qu’il faut dans le commerce (c’est ce que je fais) : coeur de boeuf, coeur de dinde, artémias et vers de vase. Je ne donne jamais de nourriture vivante (sauf rarement des artémias, mais jamais de vers de vase – sans doute subis-je une relative psychose d’introduction d’éléments pathogènes).
Je nourris 3 à 4 fois par jour, toujours en petite quantité. Pour une distribution en 3 fois, il y a deux fois des granulés (TetraDiskus), la troisième variant d’un jour à l’autre (artémias, coeur de boeuf, etc…).
Lors de la distribution des granulés, je ne coupe pas la pompe interne (c’est la plus puissante et c’est elle qui fournit le courant dans l’eau), mais lors de la distribution de la nourriture congelée, je la coupe. Cette nourriture est laissée quelques minutes dans un gobelet pour décongélation.
Une fois par mois, vermifuger les discus avec du flubémol, acheté en Pharmacie (ajouter quelques gouttes à la nourriture distribuée).
Il s’agit d’un vermifuge pour chien ou chat. Côté engrais : Duplaplant et duplaplant 24 (tous les soirs pour ce dernier). J’en ai testé pas mal, depuis que je connais ces produits, je ne change plus !
Côté bactéries, le bac est ensemencé, mais je mets du Byocorin H3 tous les mois. Question éclairage, j’ai deux tubes, allumé 12H pour le premier, 13H par jour pour le second. Ils sont changés une fois par an. Ce sont des tubes spécialisés aquariophilie (pas de publicité particulière ici).
Chaque semaine du Penac A. Ceci n’est pas obligatoire pour débuter, vous y viendrez éventuellement après si vous réservez votre budget au départ. Ce n’est pas très cher mais il est vrai que 1F + 1F + 1F etc…
Il existe une controverse sur l’efficacité de ce produit, j’ai personnellement vu une amélioration de la qualité de l’eau, alors je poursuis ; conséquemment, prochainement je mettrai les bâtonnets Penac et le Penac W, bien que je n’ai pas de problème d’algue (à part une mauvaise expérience avec une algue bleue suite à l’introduction d’une nouvelle plantes ; pour info, le Cyanocell combinée à une baisse de PH en viennent à bout ; attention si vous avez des planorbes, ils ne vont pas trop apprécier, par contre les mélanos n’ont pas bronché).
Le siphonage est rarement nécessaire, car le bac, bien que largement planté, ne comporte pas de zone propice à l’accumulation des déchets. Et comme la diffusion de nourriture est contrôlée, moins d’entretien !
Chaque semaine, voire deux fois par semaine, je nettoie les vitres sur lesquelles quelques algues prennent place, ce qui est tout à fait normal.
Les plantes
Pour les plantes, soit vous visitez les sites web et vous vous renseignez sur les espèces à choisir, soit vous achetez ce qui vous plaît et vous verrez bien ce qui tient.
En tout état de cause, avoir au moins une espère à croissance rapide que vous laisserez pousser jusqu’en surface, la laissant même courir en surface.
De plus, cela procure une zone ombragée que les discus adorent.
Vous pouvez respecter le biotope original du discus, mais ne soyez pas trop tatillon au démarrage, faites la différence entre puriste et amateur (votre objectif étant la maintenance de beaux poissons dans un beau bac, vous jouerez les pointilleux plus tard).
Le sol
Le sol fait 6 à 7 cm, il est plutôt riche.
J’ai mis l’engrais au fond du bac, puis un sable d’une granulométrie moyenne et enfin du sable plus fin par dessus (attention à ne pas prendre du sable coupant ; vérifier notamment certains graviers noirs bon marché, qui auront vite fait d’endommager les barbillons des corydoras si vous en avez, lesquels en mouront).
Prendre en couche supérieur un sable foncé ou moyennement foncé (le marron disponible à présent, certes d’une marque un peu chère, est du plus bel effet). Le noir ne met pas autant qu’on ne le dit en valeur les couleurs des discus.
Si je devais recommencer mon bac, je mettrais un cordon chauffant au fond, bien que je n’ai aucun problème de croissance des plantes, mais persuadé des bienfaits de cette solution via les commentaires des utilisateurs.
Les poissons
Renseignez-vous pour savoir si dans votre entourage quelqu’un « tient » du discus.
Ses renseignements seront précieux lorsque, éventuellement, vous angoisserez. Emmenez-le également avant d’acheter des poissons, il devrait vous aider à bien choisir.
Je passe facilement une bonne demi-heure devant un bac à observer les discus avant de choisir ceux que j’emmènerai.
Si j’ai un doute, je me réserve et repart bredouille. Je les achète à 5 ou 6 cm, jamais plus de 100F pièce (même les très beaux et même lorsque les parents sont magnifiques).
Evidemment, à cette taille, il y a une part de spéculation s’agissant de ce qu’ils vont devenir, tant en taille, qu’en forme.
Dans mon bac d’ensemble j’ai actuellement 5 discus :
- 1 sang de pigeon (18cm)
- 2 turquoises rouges (jeunes)
- 1 turquoise bleu (13cm)
- 1 diamond blue (12cm)
Tous achetés à une taille de 5cm à 6 cm.
Enfin, une fois que tout cela fonctionne bien, prenez conscience qu’à chaque introduction d’un nouveau poisson ou d’une nouvelle plante, vous risquez d’apporter des éléments pathogènes.
En bref
En volume d’eau (ce qui veut dire que le volume extérieur du bac est supérieur) : 200 litres minimum (pour 3 discus), 300 litres c’est mieux (5 à 6 discus), 450 peut-être l’idéal (7 à 8), 600 (10), voire au-delà (on peut rêver, toutefois « bonjour » les changements d’eau) mais qui devient affaire d’expert et je ne saurais vous dire si la technique peut convenir à ces volumes.
- 50 litres minimum effectifs d’eau par discus
- Changement de 15 à 20% d’eau par semaine
- Osmoseur (ajout de Sera Salt)
- Diffuseur CO2, avec Phmètre électronique si possible (cela peut s’adapter par la suite)
- Engrais Dupla et Duplaplant 24
- Tourbe, mousse bleue, perlon, céramique et Cleanwater
- Byocorin H3 chaque mois
- Nourriture variée
- Planter largement
- Vermifuge une fois par mois
- PH 6 à 6,2
- GH 5
- Eau à 28 degrés
- Penac éventuellement
- Je n’ai jamais mesuré la conductivité.
Ce papier sera prochainement complété par quelques photos de mon bac (je vais avoir un appareil numérique en prêt).
Bonjour je trouve ce que vous avez plublié très intéressant j’ai hâte de lire la suite
merci