Beaucoup d’aquariophiles ont connu le problème de la canicule. Qu’on ait des poissons supportant mal la chaleur, ou qu’on habite dans un logement qui chauffe beaucoup en été, on risque d’être confronté au problème.
Cet article tente de faire le point sur les différentes solutions possibles pour limiter la chaleur. Des moyens simples et pas chers aux moyens efficaces et hors de prix, en passant par un bricolage (pas donné malgré tout pour obtenir un résultat utile) à base d’une plaque peltier.
Contenu
Avant de refroidir: comment limiter les sources de chaleur?
Chaque Watt consommé (pompes, éclairage…) est intégralement transformé en chaleur.
La seule exception à cette règle est la lumière: une petite partie de la lumière reçue par les plantes sert à la photosynthèse. La lumière évacuée à l’extérieur du bac ne chauffe pas non plus l’aquarium.
Mais ces 2 situations ne représentent qu’une très faible partie de la lumière.
La lumière émise par les tubes ne représente elle-même qu’une partie (je n’ai pas de chiffres, mais c’est certainement très inférieur à 50%) de l’électricité consommée, le reste partant directement en chaleur.
Si on a un ballast magnétique et non électronique, il produit lui-même de la chaleur, en consommant de l’électricité qui n’est pas comptée dans la puissance du tube.
Bref, au total:
- Un ballast magnétique consomme de l’électricité supplémantaire non comptée dans la puissance du tube.
- Quasiment chaque Watt consommé sert à chauffer l’aquarium.
Seul un bulleur, qui évacue preque toute sa chaleur à l’extérieur de l’aquarium, échappe à cette règle.
C’est pourquoi on se retrouve généralement avec un aquarium plus chaud que l’air de la pièce dans laquelle il se trouve.
Parmi les solutions pour limiter ce phénomène:
- Mettre le ballast hors de la galerie, ou acheter un ballast élctronique qui ne consomme presque rien.
- Aérer la galerie, ou la soulever légèrement au-dessus de l’aquarium, pour évacuer sa chaleur à l’extérieur.
- Eviter de faire tourner de pompes en plus du filtre principal, si ça n’est pas absolument nécessaire.
Il est inutile de débrancher le chauffage, son thermostat le déconnecte déjà quand l’eau a atteint la température désirée. Sauf s’il s’agit d’un cordon chauffant dans le sol sans régulation.
Tant que la température de l’eau reste supérieure à la température de la pièce, il ne faut pas isoler l’aquarium, il se refroidit au contact de l’air extérieur.
Si la température grimpe trop, on peut diminuer la durée ou l’intensité de l’éclairage. On peut même arrêter totalement l’éclairage quelques jours, tant que les plantes ne souffrent pas.
Il est possible aussi de modifier les horaires d’éclairage, pour que ça coïncide avec les heures les moins chaudes (par exemple, éclairer de minuit à 10h).
Ca ne changera pas la température moyenne sur une durée de 24 heures, mais ça limitera la pic de température à la fin d’une après-midi très chaude.
Et la température de la pièce?
Lorsqu’on est dans une pièce dite « chaude », c’est souvent parce qu’elle est exposée au soleil, que le soleil rentre par les fenêtres et que les murs chauffent au soleil.
Tout le monde sait qu’il existe des volets, des stores et des rideaux. Et évidemment tout ce qui arrête le soleil à l’extérieur de la pièce est plus efficace que ce qui est à l’intérieur: préférer des volets aux rideaux ou stores intérieurs.
Maintenant, dans ce type de pièce, on arrive fréquemment à des températures supérieures à l’air extérieur.
Et même si ça n’est pas toujours le cas pendant les heures les plus chaudes, c’est toujours vrai la nuit.
Ce veut dire qu’une ventilation efficace peut faire baisser la température de la pièce, au moins la nuit, plus précisément dès que l’air extérieur est plus frais que celui de la pièce.
Un ventilateur nous procure une sensation de fraicheur, même s’il souffle de l’air chaud, parce qu’un courant d’air aide notre transpiration à s’évaporer. Pour rafraichir une pièce, la méthode est différente.
Le but est de faire entrer un maximum d’air extérieur, et du même coup d’évacuer un maximum d’air chaud vers l’extérieur.
Un ventilateur souffle droit devant lui. Avec l’inertie, l’air est propulsé en ligne droite devant, et on peut le sentir à une distance assez importante. Par contre le ventilateur aspire l’air qui est situé juste derrière lui, et ne se préoccupe pas de savoir d’où il vient.
Il vient de toutes les directions possibles, il n’y a aucun courant canalisé pour l’aspiration: a 1 mètre derrière le ventilateur on ne sent rien tellement l’air aspiré vient de toutes les directions.
Donc, si on met un ventilateur devant une fenêtre (dans la pièce), soufflant vers l’intérieur, il va aspirer un peu d’air extérieur (celui qui entrait naturellement sans qu’on branche le ventilateur) et beaucoup d’air provenant des côtés, dont une bonne partie vient de la pièce.
Pour bien faire, il faudrait que le ventilateur soit à l’extérieur, pour qu’il n’aspire que de l’air extérieur. Mais ça n’est pas toujours possible de poser le ventilateur à l’extérieur, surtout s’il risque de pleuvoir.
La solution est donc de faire l’inverse: on met le ventilateur à l’intérieur (comme ça il n’aspire que de l’air intérieur à évacuer), et on le fait souffler vers l’extérieur (l’air canalisé sortira réellement de la pièce).
Ainsi, l’air extérieur entrera par une autre fenêtre, ou par la même si elle est plus grande que le ventilateur. Et l’échange sera nettement plus efficace. On peut même (avec un store, un carton ou n’importe quoi d’autre) faire en sorte que la partie ouverte ne fasse
Comment faire supporter la chaleur aux poissons ?
La chaleur a 2 effets sur les poissons:
- Elle diminue la quantité maximale d’oxygène contenue dans l’eau.
- Elle accélère le métabolisme des poissons. Non seulement leur besoin d’oxygène augmente, mais leur coeur accélère et se fatigue davantage. Surtout si leur besoin d’oxygène n’est pas satisfait.
Il faut donc oxygéner l’eau au maximum dès qu’on dépasse la température considérée comme adaptée aux poissons. Pour ça: brassage en surface, bulleur, tout ce qui favorise le contact entre l’eau et l’air est bon.
En théorie une forte production d’oxygène par les plantes permet de dépasser la valeur d’équilibre entre l’air extérieur et l’eau de l’aquarium.
Mais pour y arriver, il faudrait au contraire arrêter le contact avec l’air extérieur en éclairant fortement. Et un fort taux de CO2 ne facilite pas la respiration des poissons.
Un couvercle bien fermé et un éclairage puissant produisent de la chaleur, c’est pas la solution.
Les solutions simples pour faire baisser la température du bac
La solution la plus simple est de ventiler la surface de l’eau.
L’évaporation refroidit l’eau, c’est une solution efficace qui peut même permettre d’avoir un aquarium + frais que la température de la pièce.
On peut faire un bricolage à base de ventilateur de PC intégré dans la galerie, ou simplement diriger un gros ventilateur vers l’eau en laissant la galerie ouverte.
Ventiler l’extérieur de l’aquarium fermé ne produira un effet intéressant que si l’air est moins chaud que l’aquarium.
Au contraire, si l’air est plus chaud, ça réchauffera l’aquarium tant qu’on ne provoque pas d’évaporation de l’eau.
Attention quand-même, plus il y a de contact entre l’air et l’eau, plus l’aquarium devient sensible à la pollution de l’air. Cigarette, insecticides, vapeurs de divers produits chimiques sont à éviter, non pas comme d’habitude, mais bien plus encore.
L’inconvénient de cette méthode est qu’on peut faire évaporer jusqu’à plusieurs litre par jour. Il faudra compenser en ajoutant régulièrement un complément d’eau.
Seulement ça crée un autre problème:
si les compléments d’eau ne sont pas nettement inférieurs au volume habituel des changements d’eau, la concentration de toutes les substances présentes dans l’eau du robinet va augmenter sensiblement. Par exemple la dureté de l’eau va augmenter.
Pour y remédier, il faut soit:
- Augmenter le volume des changement d’eau pour qu’ils restent nettement supérieurs à l’évaporation. C’est vite contraignant, et si ça implique trop de manipulations c’est aussi une source de stress pour les poissons.
- Effectuer les compléments d’eau avec une eau nettement moins minéralisée que celle de l’aquarium. Seule l’eau osmosée permet d’éviter totalement la solution précédente.
Pour ceux qui ont un filtre externe, il existe une autre solution. On peut mettre le filtre dans une bassine d’eau, dans laquelle on fait tremper des bouteilles de glace.
Evidemment, seule une partie de la cuve du filtre doit tremper dans l’eau, il faut que le niveau de l’eau reste loin de la pompe et du cable électriques.
Attention à ne pas prendre de risque, quand on utilise de l’eau autour d’un appareil électrique qui n’est pas prévu pour, la moindre des choses est de le débrancher avant d’y toucher.
On peut ensuite isoler le tout de la chaleur (couverture, serviettes), pour que la bassine froide ne serve pas avant tout à refroidr la pièce. Le tout est de ne pas faire tremper la couverture dans l’eau de la bassine…
Il y a un autre point à surveiller: le débit du filtre. Il doit être suffisant (plusieurs dizaines de litres par heure malgré son encrassement), pour éviter que l’eau qui en sorte soit nettement plus froide que l’eau qui y rentre.
Ca pourrait être néfaste aux bactéries. Tant que le débit est suffisant, pas de problème. En cas de doute on peut toujours vérifier la température de l’eau à la sortie.
A titre indicatif, la fonte de la glace demande autant d’énergie que de chauffer de l’eau de 79°.
Passer une bouteille de glace de 1.5 litre de -18 à 25 degrés refroidit en théorie 122 litres de 1 degré. Bien-sûr, entre les sources de chauffage de l’aquarium et les pertes dûes au manque d’isolation, on n’obtiendra pas ce résultat, mais c’est toujours ça.
Maintenant se pose le problème de la fabrication de la glace. Un congélateur a une capacité de congélation limitée.
Si on lui demande davantage, il ne maintiendra pas les surgelés à -18°. Et dans tous les cas, une bouteille à congeler doit être aussi éloignée que possible des aliments à conserver.
Si possible, on met les bouteille en haut et les aliments en bas: la chaleur de la bouteille se transmettra beaucoup moins aux aliments, tant pis si elle refroidit un peu moins vite.
Et, pour ne rien arranger, il fait généralement très chaud, et le congélateur a peut-être déjà du mal à maintenir les -18° qu’on lui demande.
Première précaution indispensable: surveiller la température interne si on a des surgelés à conserver.
Ensuite, pour éviter de fatiguer le congélateur, et augmenter son efficacité, il faut que son radiateur (généralement à l’arrière) soit bien aéré.
On peut le décoller un peu du mur pour laisser l’air circuler plus facilement, ou même diriger un ventilateur vers l’arrière.
Il est possible que ça soit une bonne occasion d’y passer un coup d’aspirateur…
Les solutions à éviter ou à utiliser avec précaution
Mettre de la glace (glaçons ou bouteille de glace) dans l’aquarium
Evidemment c’est tentant, c’est le meilleur moyen de refroidir l’eau de l’aquarium avec une bouteille de glace, sans pertes.
Mais, même si on n’en met qu’une petite quantité à la fois pour ne pas refroidir brutalement l’aquarium, les poissons qui s’en approcheront risqueront un choc thermique violent.
S’il y a vraiment un problème d’oxygénation, même les poissons de fond risque de venir voir à la surface…
Mettre une courverture au-dessus de l’aquarium
Quand l’éclairage est éteint, si l’eau est moins chaude que l’air ambiant, pourquoi pas.
Mais quand l’éclairage fonctionne, c’est le meilleur moyen de ne pas évacuer la chaleur des tubes.
L’air chaud monte, l’air froid descend. Si on veut isoler l’aquarium (uniquement quand il est plus frais que l’air), c’est les parois qu’il faut isoler, et c’est vers le bas qu’il faut éviter les fuites d’air entre l’isolant et les parois de l’aquarium.
C’est par là que l’air refroidi par l’aquarium risque de s’échapper pour faire la place à l’air chaud de la pièce.
Efectuer des changements d’eau avec de l’eau plus fraiche
C’est pas absolument une solution à éviter, mais à condition de le faire par toutes petites quantités, pour éviter une variation brutale de la température de l’aquarium.
En gros, c’est impossible si on ne passe pas la journée chez soi pour changer quelques litres toutes les 2 heures.
Arrêter la pompe du filtre
Même si toute pompe produit de la chaleur, c’est la seule à ne jamais arrêter.
Il ne faut pas prendre de risques avec le filtre, si les poissons manquent d’oxygène ils ne supporteront pas le moindre pic de nitrites ou d’ammoniaque.
Débrancher un chauffage qui a un thermostat
C’est inutile. On risque surtout d’oublier de le rebrancher à temps.
Augmenter le chauffage
J’ai déjà lu des articles suggerant d’augmenter le chauffage pour éviter une trop forte variation de température entre le jour et la nuit, pendant une canicule.
Effectivement il est certainement assez mauvais d’avoir une variation de plus de 4 ou 5 degrés en 24 heures.
Mais ça ne peut arriver que sur un petit bac qui a très peu d’inertie thermique, si les nuits sont réellement fraiches.
Dans ce cas, c’est sans doute préférable de limiter la baisse de température à 4 ou 5 degrés, en réglant le chauffage à 4 ou 5 degrés de moins que le maximum observé dans la journée.
Mais dans le cas d’un grand bac, la variation de température sera généralement assez faible.
Dans la nature aussi il y a une variation de température, tant qu’elle reste modérée ça n’est pas un problème.
Au contraire, si on ne profite pas de la nuit pour perdre 1 ou 2 degrés, on risque d’avoir un pic de température encore plus élevé le lendemain.
Les solutions à base de pompe à chaleur
Le groupe froid dédié aux aquariums
C’est assurément la solution la plus efficace et la moins contraignante.
Une pompe à chaleur a un excellent rendement, en général on peut compter qu’elle pompera 2 à 4 fois ce qu’elle consomme, selon son rendement théorique, et selon la différence de température qu’on lui demande entre le côté froid et le côté chaud.
Je ne me fais pas d’illusions, les pompes dédiées aux aquariophiles ne sont certainement pas à la pointe de la technologie, mais d’un autre côté on leur demande une différence de température bien plus faible qu’à un frigo ou à un congélateur, donc on peut être quasiment certain qu’elles pomperont au moins 2 fois plus de calories que leur consommation électrique.
La facture électrique sera inférieure à celle d’un chauffage qui produirait le même écart de température.
Malheureusement, c’est de loin la solution la plus chère. Je n’ai encore rien vu à moins de 350€ (prix MAJ 06/2009).
Attention il arrive qu’on trouve des modèles thermoélectriques encore moins cher, mais je déconseille à cause du rendement nettement inférieur à une pompe à chaleur.
Et même pour les pompes à chaleur, on voit des rendements de 50 à 200%. A regarder si c’est pour un usage fréquent…
Utilisation d’une climatisation
La climatisation a toujours au moins un avantage: elle profite autant à l’aquariophile qu’aux poissons.
Elle a aussi toujours un inconvénient: il faut beaucoup plus d’énergie pour refroidir une pièce que pour refroidir seulement un aquarium. Ces caractéristiques sont variables selon le type de climatiseur.
Climatiseur bas de gamme monobloc
C’est nettement moins cher à l’achat qu’un groupe froid, on en trouve parfois à partir de 150€ (prix MAJ 09/2009).
Ce type de climatiseur oblige à évacuer l’air chaud par une gaine qu’on doit faire sortir à l’extérieur du logement.
Et forcément, cette évacuation d’air oblige à faire entrer autant d’air extérieur, qui sera plus chaud que l’air de la pièce climatisée.
Ce type de climatiseur est donc celui qui la le moins bon rendement à cause de cette entrée obligatoire d’air extérieur. Mais ça reste une solution simple à 150€, si son usage n’est pas fréquent ça peut être intéressant.
C’est à dire que si on veille bien à éliminer le maximum de sources de chaleur et qu’on n’a besoin de climatiser que quelques jours par an, c’est intéressant. Si la clim doit tourner 2 mois par an juste pour l’aquarium, un groupe froid sera plus rentable à la longue en comptant la facture d’électricité.
Attention, la puissance frigorifique indiquée sur une clim vendue en France est plus qu’optimiste. Je suis à peu près certain qu’elle correspond à la pompe à chaleur seule, utilisée dans des conditions optimales, c’est à dire sans compter les ventilateurs, et travaillant avec un écart de température moindre que ce qu’imposent ses radiateurs internes de (trop) petite taille.
De plus, la puissance nécessaire ne se calcule pas comme celle d’un radiateur. Un radiateur est aidé par tous les appareils électriques, qui produisent 1 Watt de chaleur par Watt consommé.
Une climatisation, pour produire le même écart de température lorsqu’on est dans la pièce avec des appareils électriques (PC, téléviseur, éclairage, frigo…), doit évacuer aussi la chaleur qu’ils produisent.
En hiver la surface extérieure d’un mur ou d’un toit peut être refroidie jusqu’à la température extérieure, pas davantage. En été, le soleil peut la chauffer à une température bien plus élevée que la température extérieure. Le résultat est qu’il est parfois bien plus difficile de descendre un degré en-dessous de la température extérieure que de monter un degré au-dessus.
En d’autres termes, si on souhaite juste réduire légèrement la température de la pièce, alors qu’en hiver on chauffe parfois à 25 degrés au-dessus de l’extérieur, ça ne veut pas forcément dire que le climatiseur n’a pas besoin d’être aussi puissant que le radiateur.
Donc, préférez une clim puissante, en regardant aussi le niveau sonore, ainsi que la classe énergétique de l’appareil si c’est pour un usage fréquent.
Comme un climatiseur monobloc est généralement bruyant, c’est appréciable de ne pas avoir à le faire tourner de l’heure où on rentre du travail jusqu’à l’heure où on va se coucher.
Enfin, la plupart des climatiseurs s’allument via l’électronique, en appuyant sur le bouton « marche ». Ce qui signifie qu’ils ne s’allumeront pas grâce à un programmateur comme on en utilise pour l’éclairage de l’aquarium.
Si on veut que le climatiseur démarre tout seul en milieu d’après-midi (ce qui est souvent suffisant pour un aquarium qui a suffisemment d’inertie thermique), il faut qu’il ait une fonction « timer » permettant au moins de démarrer, par exemple, plusieurs heures après l’appui sur un bouton.
Ce qui permet par exemple de lui demander de démarrer 6h après le moment où on part travailler.
En effet, si presque tous les climatiseurs ont un thermostat qui fera son travail si on les laisse en marche tout le temps (en arrêtant la pompe à chaleur dès qu’il fait assez frais), il reste généralement le ventilateur qui fonctionne en permanence.
Ce ventilateur consomme nettement moins que la pompe à chaleur et ne coutera pas cher en électricité, mais s’il tourne en permanence tout l’été, il peut vieillir plus vite (et devenir plus bruyant) que la pompe à chaleur.
Climatiseur mobile « split », c’est à dire à 2 éléments (intérieur et extérieur)
C’est plus cher, mais le rendement est meilleur car on n’a plus besoin de faire entrer de l’air extérieur qui réchauffe la pièce. Et le radiateur qui évacue la chaleur est plus gros, ce qui améliore aussi le rendement.
Par contre il faut quand-même faire passer des tuyaux entre l’intérieur et l’extérieur…
Climatiseur fixe
C’est comme le précédent, sauf qu’il faut généralement faire effectuer l’installation par un professionnel, ce qui peut aussi couter plus cher que le climatiseur lui-même.
C’est généralement du matériel plus haut de gamme. L’intérêt est qu’un trouve des modèles réversibles, qui produisent un chauffage peu onéreux (2 à 3 fois moins cher qu’un radiateur électrique) l’hiver.
C’est même le mode de chauffage le plus intéressant, mais l’investissement est tel qu’on sort du cadre de l’aquariophilie.
Utilisation d’un frigo
Il faut faire passer l’eau de l’aquarium dans le frigo.
Il faudra percer pour faire passer les tuyaux. Depuis plusieurs années, les constructeurs font généralement passer le fluide frigorifique chaud dans les parois, pour réchauffer le joint de la porte et éviter la condensation.
La seule paroi qu’on peut percer sans risque est donc la porte elle-même.
Ensuite, comme il faut 2 tuyaux qui vont de l’aquarium au frigo, de préférence isolés pour éviter qu’ils se réchauffent au contact de l’air, le frigo devra presque obligatoirement être près de l’aquarium.
Maintenant, comment obtenir un contact efficace entre l’eau de l’aquarium et l’air du frigo?
Je déconseille l’usage d’un radiateur pour y faire circuler l’eau: Que ça soit un radiateur de voiture ou un radiateur d’un kit de watercooling pour PC, il contient quasiment toujours des métaux à ne pas mettre en contact prolongé avec l’eau de l’aquarium.
La solution la plus simple est donc de mettre une bassine la plus large possible dans le frigo, pour qu’elle ait un bon contact thermique avec l’air du frigo.
On remplit la bassine d’eau, ensuite on fait un serpentin avec le tuyau provenant de l’aquarium, et on le fait tremper dans l’eau de la bassins.
C’est une solution assez efficace d’après ceux qui l’ont testé. Le seul problème éventuel est la régulation de température. Par précaution, il vaut mieux laisser le chauffage dans l’aquarium, pour qu’il se déclenche si la température chute trop bas.
Mais le but est quand-même d’éviter de faire travailler inutilement le frigo pour devoir chauffer l’aquarium ensuite.
Il n’y a pas de moyen de régulation simple et automatique. On peut jouer sur le réglage de la température du frigo, et sur la taille du serpentin ou de la bassine.
Le but est d’avoir une température satisfaisante dans l’aquarium sans que le chauffage se déclenche.
Et les précautions à prendre (pour le frigo et les éventuels aliments) sont les mêmes que pour la production de glace évoquée plus haut au chapitre Les solutions simples pour faire baisser la température du bac.
Les glacières à effet peltier
Une telle glacière ne coute pas cher, même si on doit acheter une alimentation pour la faire fonctionner autrement que sur une batterie de voiture.
Elle fonctionne à partir d’une plaque à effet peltier: c’est une plaque qui, quand elle est traversée par un courant électrique, produit une différence de température entre ses 2 côtés: un côté est froid, l’autre chaud.
Mais le rendement est assez mauvais, et il est inversement proportionnel à la différence de température entre les 2 côtés de la plaque.
Cela signifie que, pour tirer « beaucoup » de froid de cette plaque, il faut 2 conditions:
- Evacuer correctement la chaleur du côté chaud, vers l’extérieur.
- Avoir un bon échange thermique entre le côté froid et l’intérieur de la glacière.
En pratique, pour bien faire, on atteindrait rapidement un prix de revient trop proche d’une vraie pompe à chaleur, pour une efficacité qui resterait bien moindre.
Les glacières peltier commercialisées ont donc une efficacité très limitée, c’est tout juste bon pour maintenir au frais quelquechose qui est sort du frigo, au prix d’une bonne isolation.
Pour ceux qui seraient tentés de faire passer l’eau de l’aquarium dans une telle glacière, je suggère une expérience simple: prendre une bouteille d’eau à température ambiante, et essayer de la refroidir avec la glacière. Après plusieurs heures, on obtiendra au mieux 2-3 degrés de moins.
Il s’agit pourtant d’une bouteille de 1.5 litres, placée dans une glacière bien isolée. A comparer avec un aquarium d’au minimum plusieurs dizaines de litres, beaucoup moins bien isolé, dans lequel il y a au moins une pompe qui produit plusieurs Watts de chaleur…
C’est absolument sans espoir.