A l’heure où les aquariophiles débutant ne souhaitent plus investir des sommes faramineuses dans leur installation…
Ce poisson couvert de trop de préjugés est très commercialisé.
Alors, la cohabitation du poisson combattant possible ou pas ?
Contenu
Le poisson combattant : Betta splendens
La première des remarques à faire est que le Betta splendens est un Osphrominidae, famille de poissons possédant en plus de leurs branchies, un labyrinthe.
Il s’agit en fait d’un organe de respiration élaboré, un peu à l’image d’un poumon situé dans une cavité de leur tête.
Cette cavité composée d’une multitude de tubes très vascularisés permet l’assimilation par le sang de l’oxygène présent dans l’air.
Cet organe représente une adaptation à un milieu de vie souvent très pauvre en oxygène, assez hostile aux poissons ne possédant que des branchies. Le combattant peut en effet vivre dans des eaux stagnantes des fossés et rizières.
Dajà naturellement adapté aux eaux calmes, les sélections successives, qui ont mené le combattant d’un poisson à courtes nageoires vers de très long voiles, l’ont rendu beaucoup moins habile.
Et le courant d’un filtre trop puissant, a vite fait de le perturber, il faut donc privilégier une filtration douce, et offrir à ce poisson de nombreuses zones mortes où il peut se reposer.
D’autre part, les formes actuelles découlent des sélections de poissons élevés pour le combat et les paris dans les pays asiatiques, ils en gardent donc un instinct belliqueux.
Ce caractère peut être plus ou moins présent d’un poisson à l’autre et poser donc plus ou moins de soucis de cohabitation.
Enfin, le combattant apprécie les eaux acides (pH ~ 6,5), douces (GH ~ 8°) et tempérées (24 à 28°C).
La vie solitaire
C’est de loin, la pratique la plus courante pour la maintenance de Betta splendens.
En effet, la plupart des personnes pense que ce joli poisson voilé a un caractère trop marqué pour pouvoir cohabiter avec quiconque que ce soit.
Le pauvre combattant se retrouve alors dans un bocal, ou un micro-aquarium de 2 L dans lequel il perd rapidement de sa splendeur, et dépérit.
Si les passionnés utilisent ce genre de maintenance pour pouvoir multiplier les spécimens et en faire une collection, celle-ci n’est vraiment pas conseillé pour le débutant.
En effet, elle demande beaucoup de rigueur dans les changements d’eau et la surveillance des pathologies, que seul un aquariophile averti peut obtenir.
J’ai tenté pour ma part l’expérience en mono-spécifique dans un aquarium de 20 L densément planté.
A l’époque étudiant, j’avais du cessé toute activité aquariophile quand la vue d’un Betta à nageoire courtes et aux couleurs peu communes me fit chavirer.
J’ai alors avec hâte monté mon Pseudo Mini Hollandais rien que pour lui, beaucoup de plantes, peu d’espace de nage mais un poisson très vif, et en bonne santé au comportement trempé.
Pour résumer, cet aquarium était filtré par un petit filtre intérieur créant très peu de courant, le sol composé de quartz noir sur une fine couche de terreau servant de nutrition aux nombreuses plantes. J’ai pu remarqué qu’au plus l’aquarium contient de plantes, au mieux le combattant se tient, il est plus vif, plus curieux et en bonne santé.
L’expérience si elle fut très bonne au départ tourna à la cavalcade quand j’ai voulu lui rajouter des femelles.
Obligé d’en mettre 3 pour ne pas que mon mâle exerce une trop forte pression sur celles-ci, ce sont elles qui finirent par s’attaquer à lui. Le pauvre pour s’en échapper sauta de son propre aquarium.
Mon conseil est donc de privilégier pour les petits aquariums (inférieur à 54 Litres) une maintenance en solitaire, purement et simplement.
En effet, la petitesse du bac rend tout autre poisson trop facile à attraper si le combattant se révèle agressif.
La vie en communautaire
La plupart des personnes que je croise me disent « Ah, le combattant… c’est beau. Mais impossible de lui mettre des copains ».
Je me dis que ce poisson est vraiment mal connu.
S’il est vrai qu’entre eux, ce sont de vraies terreurs, et que faire cohabiter 2 mâles se termine très rapidement par un acte mortel et qu’il en est presque de même quand l’on fait cohabiter mâle et femelles, la vie en communautaire est plus que possible.
Le tout est de prendre quelques précautions d’usage.
Tout d’abord, il faut se rappeler que le Betta splendens apprécie les eaux stagnantes, qu’il se reproduit dans un nid de bulles élaboré au raz de la surface dans la végétation.
L’aquarium doit donc :
- Comporter de nombreuses plantes allant jusqu’à la surface.
- Etre filtré correctement mais avec un rejet doux, brisé soit par un spray bar, soit par la végétation.
Ci dessous, de haut en bas : 180 litres et 54 L pouvant accueillir un combattant ou toute sorte de Labyrinthidé.
On se butte pour la cohabitation à 3 problèmes :
- Les poissons très colorés et/ou voilé ont tendance à exciter le mâle combattant, celui-ci pouvant les confondre avec un autre de ces congénaires et tenter de s’y attaquer. Il s’agit par exemple des guppys et autres vivipares.
- Le combattant possède des nageoires très longues, celle-ci le rende patôt et/ou attractif pour certains poissons plus vifs ou territoriaux. On peut citer parmi ceux-ci les autres espèces de Labyrinthidés, les Barbus, les Cichlidés…
- Un troisième problème vient s’ajouter à cela, c’est la compatibilité des eaux de maintenance de chaque espèce et la taille de l’aquarium, mais celui-ci coule de source.
Parmi les poissons répondant à ces 3 critères, se trouvent :
- Les rasboras et apparentés : R. espei, R. heteromorpha (Poisson arlequin) et Tanichthys albonubes (Néon chinois)
- Les Néons roses : Hemigrammus erythrozonus. Certains se risques à introduire des Paracheirodon innesi (Néon bleu) quand leur combattant est vraiment très calme.
- Tous les poissons de fond de taille modeste : Corydoras, Otocinclus et autres loricaridés, Gastromyzon, Botia sidthimunki (pas les autres botia qui sont taquins)…
Tous ces poissons sont à faire vivre en banc, donc dans un aquarium d’au moins 60 Litres.
Il est possible de faire vivre avec le combattant des invertébrés tels que les escargots ou les grosses crevettes:
- Ampulaire et autres escargots
- Atyopsis et Atya (crevettes filtreuses)
- Caridina japonica (seulement les très gros spécimen)
- Les petites crevettes (< 5 cm) font souvent office de nourriture.
Essayée à 3 reprises, la cohabitation mâle et femelle, même dans un grand bac (180 Litres) est impossible, les femelles finissent toujours par habimer leur mâle.
Leur rencontre ne doit se faire que lors de la parade nuptiale puis la reproduction, mais il doivent être séparés immédiatement après.
Exemple de population pour un 54 Litres :
- 1 Betta mâle
- 6-8 Rasbora espei
- 2 Atyopsis mollucensis + Escargots
Exemple de population pour un 120 Litres :
- 1 Betta mâle
- 1 banc de 12 poissons
- 6 Corydoras similis
- 4 Sewellia
- Escargots et Crevettes
La cohabitation entre femelle n’a pour autant pas posé de soucis.
D’autre part, n’étant pas handicapées par les longs voiles, il m’a même été possible de les faire cohabiter avec des poissons tels que les Barbus titteyas et d’autres Labyrinthidés (Gouramy, Colisa), dans le 180 Litres.
Conclusion
Quelques soient les précautions prises, il faut avoir en tête que le comportement du combattant peut être très variant d’un poisson à l’autre.
Je conseille d’introduire votre Betta en dernier et de bien observer son comportement les premières heures, si rien ne se passe, tout ira bien.
Sinon il faut immédiatement le retirer et lui offrir un petit aquarium pour solitaire grincheux.
quand j’étais adolescente j’avais un aquarium de 100L ou cohabitait guppy male et femelle, neon bleu gurami et un combattant.
jen’ai jamais eu de soucis dans le cohabitation.je suis surprise aujourd’hui de voir tous ce que l’on dit sur le betta et de le voir dans un pauvre petit cube.