L’installation d’un changement d’eau par goutte à goutte a des avantages indéniables. Se passer des changements par sceau à transporter partout dans la maison, le choc thermique ou la préparation d’eau adéquate ( ph, gh , et c…), cela devient parfois dangereux pour nos pensionnaires et les affaiblit à la longue .
Contenu
Introduction
Le changement d’eau permet de boucler le cycle de l’azote en éliminant le trop plein de nitrate produit dans notre aquarium. Mais, dans la nature, cela se produit lors des pluies à une échelle beaucoup plus grande et plus régulière que notre petit monde fermé qu’est le biotope de nos bacs.
Par ailleurs, on peut éviter ainsi les accidents thermiques ou de qualité d’eau dus à nos erreurs. Dans les deux façons de faire que je vous présente, l’une permet de contrôler totalement l’eau nouvelle et de façon plus aisée que lors d’un changement total de 10% ou de 25% du bac. Dans l’autre, vous êtes liés à la qualité de votre de conduite, mais les deux façons sont modulables à votre gré.
Principe de base
Le principe est très simple. Un flux minimal d’eau nouvelle ,ayant décanté au préalable, apporte , de façon permanente et parfaitement régulière, les minéraux, composants nécessaires à l’équilibre de l’eau dans l’aquarium. Un système de trop plein raccordé à une évacuation vers les égouts, ou un fût, permet d’éviter le débordement.
Le niveau d’eau du bac étant toujours stable, les paramètres nommés ph, gh et autres sont bien plus stables. Ce qui donne un contrôle parfait du volume changé chaque jour .Pour les éleveurs, on peut provoquer facilement une légère chute de température qui favorise le démarrage des pontes chez certaines espèces.
Cette technique est un avantage indéniable pour les gros bacs où l’on change de 100L à 400L, voir plus, chaque semaine, ce qui est problématique et demande beaucoup de temps.
Première technique
Cette première façon de faire permet de préparer son eau à l’avance.
Étape 1 : La cuve d’eau neuve. Cette cuve , d’un volume à votre convenance mais préférablement assez grande ( minimum de 5 litres), permet d’y préparer l’eau de changement et d’en contrôler les paramètres. Elle se vide au fur et à mesure par le robinet ( voir en 2) , étant réglé au débit déterminé par le volume du bac en 3.
Étape 2 : Un robinet permettant de contrôler le débit d’écoulement de la cuve d’eau neuve.
Étape 3 : L’aquarium.
Étape 4 : Un système de trop plein. De quelque type qu’il soit, il existe plusieurs méthodes pour réaliser un trop plein. Par cette méthode, le bac est percé par un tuyau qui passe ainsi dans le bac avec un coude dirigé vers le haut, ce qui permet l’évacuation d’eau par débordement. Ou encore : le système dessiné ici est une petite cuve (boîte alimentaire quelconque en plastique de 500 ml, par exemple) dans laquelle le niveau d’eau est égal à celui du bac grâce à un siphon. Un trou y est percé et un autre tuyau fait office d’évacuation par débordement, ce qui maintient , par le principe des vases communicants, le même niveau d’eau dans le bac.
Étape 5 : La cuve d’eau dite « sale ». Le niveau de cette eau devra, au minimum, être égal au volume de la cuve d’eau neuve pour éviter la désagréable surprise d’une inondation ( qui peut n’être qu’une flaque, mais embêtant tout de même).
Mise en fonction de la première technique :
Comme vous le savez, vous devez changer de 10% à 20% du volume total de l’eau de votre bac.
Si, par exemple, votre aquarium contient 100L, il vous faut changer de 10 à 20 L par semaine, selon le type de population de votre bac.
Pour faire un changement de 10% d’un bac de 100L par semaine, il suffit d’avoir une cuve d’eau neuve (voir Étape 1) d’une contenance de 10 L , et de régler le robinet au débit nécessaire pour que cette cuve se vide en une semaine . Chaque semaine, vous remplirez votre cuve d’eau neuve préparée par vos soins, si besoin est. Ce type de technique est très utilisée en eau de mer Cela permet une bonne décantation de l’eau avant son introduction dans le circuit de l’aquarium.
La préparation et la décantation de l’eau ont des avantages indéniables : pas de bidon qui traîne pendant 24 heures (le temps que l’eau perde son chlore). De plus, c’est une préparation de l’eau très facile. Le risque d’erreurs est d’autant diminué. Si l’on a oublié quelque chose , alors, il est encore temps de changer, même deux jours plus tard, ce qui n’est pas le cas avec un changement direct de l’eau, le mal étant fait dans sa totalité…
P.S. N’oubliez pas de vider également l’eau de la cuve no. 5 😉 Vous pouvez l’utiliser pour l’arrosage des plantes d’appartement, ce qui vous fera réalise des économies.
Deuxième technique
Cette deuxième technique suppose que les paramètres de votre eau de conduite conviennent à votre aquarium.
Étape 1 : Robinet de conduite.
Étape 2 : L’eau monte dans un serpentin composé d’un tube rigide ( ou souple, au choix), de qualité alimentaire (de préférence). L’eau a le temps de décanter et de se débarrasser du chlore.
Étape 3 : Les bulles et autres gaz pourront s’évacuer par l’ouverture (un coude en T, par exemple).
Étape 4 :L’aquarium.
Étape 5 : Le siphon permettant de faire comme des vases communicants pour le trop plein.
Étape 6 :La cuvette du trop plein.
Étape 7 : Raccordement au système d’évacuation d’eau usagée de votre maison.
Mise en fonction de la deuxième technique :
Le raccordement à l’eau de conduite et aux égouts de votre maison devient problématique ou disgracieux si vous n’êtes pas un peu bricoleurs. Pour des bacs maintenus dans une pièce dédiée aux aquariums (et si l’esthétique importe peu), cela peut être facile.
Étape 1 : Le robinet permet de régler le débit d’alimentation en eau neuve de votre aquarium. Le serpentin n’est pas absolument nécessaire dans le sens où l’eau étant renouvelée en permanence et à très faible débit, l’apport en chlore d’une eau qui n’est pas décantée y est très faible dans ce cas. Le principe d’évacuation d’eau est identique à la première technique, sauf qu’ici, pas de cuve à vider.
Attention cependant à ce que siphon du trop plein ne se désamorce pas, sinon il y a des risques d’inondation.
Le temps d’ajuster le débit, il suffit de passer l’eau usée dans un bidon de 10L. Vérifier en une journée le volume d’eau évacué dans le bidon et ajuster alors le débit de votre arrivée d’eau en conséquence. Une fois ce réglage fait, raccorder aux égouts l’évacuation d’eau usée du bac.
Conclusion personnelle
À mon avis, c’est la meilleure façon de bien entretenir des bacs volumineux, et même pour un bac d’une centaine de litres, cela s’avère très pratique.
Les deux systèmes sont modulables à volonté. C’est vrai pour une alimentation d’eau neuve par cuve remplie chaque semaine et aussi pour l’évacuation par égouts ( vice versa, mais c’est problématique si l’on oublie de vider la cuve d’eau usée).
J’ai pratiqué la méthode no. 2 pendant de nombreuses années et je recommence maintenant à m’y remettre. À l’époque, tous mes bacs se situaient dans la cave. Chacun avait un trop plein par siphon et ils étaient tous alimentés par le même robinet : un seul des bacs ne disposait pas de robinet parce que le tube d’alimentation ne pouvait contenir une quelconque pression ( bricolage, quand tu nous tiens 😉 . Dans ce bac dégouttait le trop plein que les robinets en plastique des autres bacs ne laissaient pas passer, le robinet source était réglé pour qu’y il y ait un trop évidemment. Je n’avais jamais vu mes plantes aller aussi bien, à cette époque. En bac communautaire de 450 L, j’ai eu des pontes de colisa lalia et de corydoras. Rarement de poissons malades : je ne sais si cela est dû aux constantes de l’eau dans mon bac, mais ça aide, en tout cas. Pratique, très pratique même, quand vous avez 4 ou 5 bacs de plus de 100 L 🙂
Certains utilisent la technique d’alimentation d’eau par robinet thermostatique et évacuation d’eau raccordée aux égouts afin de changer l’eau chaque semaine. Il serait un peu dommage de se passer du système de changement d’eau totalement régulier par goutte à goutte, alors que tout y est pour le mettre en place. De plus, la mise en place de robinetterie thermostatique demande une certaine connaissance en la matière, et, en plus, coûte plus cher…
Ces systèmes permettent aussi d’éviter le problème d’évaporation de l’eau. Le niveau est constant, et cela est dû à l’apport d’eau constant.
Voilà, ce sont deux techniques que j’avais lues dans un article d’une revue, il y a plus d’une bonne dizaine d’années. Je me rend compte, de plus, que très peu de gens utilisent ce système de nos jours… Je ne sais pourquoi d’ailleurs, car , dans le premier système, l’eau nouvelle est parfaitement contrôlable, mais plus difficile à dissimuler et à rendre esthétique.