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Généralités
Il faut savoir qu’aucune plante ne pourra pousser correctement si elle n’est pas adaptée au milieu.
Un milieu est caractérisé par plusieurs paramètres (pH, température, dureté,…).
Chaque plante diffère sur les valeurs des différents paramètres qu’elle peut supporter.
Il faut donc bien se renseigner sur les conditions de son milieu avant d’en acheter afin de savoir si elle pourra vivre correctement dans notre bac.
Certaines plantes, dites « faciles », sont très appréciées puisqu’elles s’adaptent à des écarts de valeurs (de la plupart des paramètres) assez larges.
C’est le cas des Vallisnéries, de beaucoup d’Echinodorus, lentilles d’eau,…qui prospèrent dans la majorité des bacs, qui ont pourtant des valeurs de paramètres très différents.
D’autres plantes, plus difficiles, auront besoins de paramètres très spécifiques, au risque de les voir dépérir très rapidement.
De même, aucune plante ne peut pousser correctement si elle n’a pas à sa disposition tous les éléments essentiels à sa croissance.
Un seul élément manquant suffit à arrêter son développement.
C’est la loi du minimum (de Liebig). En revanche, où elles différent, c’est sur la quantité de ces différents éléments à leurs fournir.
En effet, certaines seront plus gourmandes que d’autres au niveau d’un ou plusieurs paramètres et elles ne pourront véritablement pousser que si cette quantité leur ait fournit.
Ces éléments essentiels dont les plantes ont besoins se trouvent être la lumière (quantité et qualité), le CO2, l’O2, les oligo-éléments et l’eau bien évidemment.
Certains ne poseront pas de problèmes puisqu’ils seront en quantité suffisante même pour des plantes très gourmandes.
Il s’agit bien sûr de l’eau et de l’O2. A l’inverse, les autres nécessiteront une attention particulière, plus ou moins importante selon les besoins (en quantité) de la plante.
Pour des plantes gourmandes, un apport au milieu d’un ou plusieurs éléments s’avère alors obligatoire afin de lui assurer une bonne croissance.
Les éléments essentiels : la lumière
L’éclairage est trés important pour les plantes d’aquarium.
Ainsi plusieurs paramètres interviennent ici :
Le spectre :
C’est l’ensemble des radiations monochromatiques résultant de la décomposition de la lumière.
Il est à noter qu’il y a une baisse de la qualité de la lumière quand celle-ci pénètre dans l’eau.
L’eau va surtout filtrer les longueurs d’onde les plus longues (rouge).
Les plantes ne sont pas les seules à utiliser la photosynthèse ( = processus physico-chimique utilisé pour synthétiser des molécules organiques à partir de molécules simples (H2O, CO2) en utilisant l’énergie lumineuse), les algues (et les bactéries photosynthétiques) l’utilisent également.
Néanmoins, les plantes et les algues diffèrent sur les longueurs d’ondes qu’elles absorbent.
Les algues exploitent énormément le bleu alors que les plantes sont capables d’exploiter toutes les longueurs d’onde et surtout le rouge.
Un spectre complet serait donc un bon compromis.
L’intensité :
Elle traduit le niveau de lumière projeté.
On conseille en général 1W pour de 2-3 litres d’eau nette (soit 20 à 40 lumens/litre) pour assurer une bonne croissance de la majorité des plantes.
La durée :
Une durée de 10 à 12h maximum, et cela pour simuler les conditions que l’on retrouve sous les tropiques.
Plus on va éclairer, et plus les plantes vont avoir besoin d’oligo-éléments, de CO²,… et par conséquent, plus l’investissement va être important.
Une plante va pouvoir vous donner des indications sur le bon éclairage.
Si elle manque de lumière ou que celle qu’elle reçoit n’est pas assez riche dans les longueurs d’onde qu’elle aime, elle va pousser en hauteur, ou bien ses feuilles vont jaunir.
A l’inverse, elle poussera en largeur si elle en reçoit trop, voire se colorer par exemple en rouge pour réfléchir cette longueur d’onde et ainsi se protéger.
Les algues peuvent aussi nous aider la dedans. En effet, des algues vertes peu abondantes traduisent d’un bon éclairage.
Si celles ci deviennent envahissantes, c’est que l’éclairage est trop important.
Des algues brunes traduisent d’un manque d’éclairage du à l’âge des tubes (on conseille de les changer tous les ans), ou en raison d’une puissance (en Watt) ou d’une durée insuffisante.
Les éléments essentiels : le CO2
Celui-ci est fournit par les plantes lors de la respiration (la nuit, les plantes prennent de l’O2 pour faire du CO2 en gros!) et par les poissons qui en produisent tout le temps eux.
Il est utilisé le jour par les plantes pour la photosynthèse ( 6H2O + 6CO2–> C6H12O6 + 6O2).
Le taux de CO2 dissous dans l’eau est à peu près le même que celui qui est dans l’atmosphère.
Ce taux est suffisant pour certaines plantes ayant peu de besoins, mais pour d’autres qui sont plus gourmandes, un ajout de CO2 peut s’avérer indispensable à leur bon développement.
Voici un petit truc qui ne coûte pas trop cher et qui peut aider pour des petits bacs (inférieurs à 120 litres): le CO2 maison.
Matériel :
Une bouteille de Coca de 2L, un bout de tuyau, 40g de sucre, 1 sachet de levure de boulangerie, (une boite de pélicule photo sans son capuchon), du silicone (ou colle non toxique), de l’eau tiède.
Montage :
Percer le bouchon de la bouteille d’un diamètre inférieur a celui du tuyau et insérer ce bout de tuyau dans le bouchon (vous devez forcer !).
Mettre une pointe de silicone des 2 côtés du bouchon afin de rendre étanche le système. On peut créer si on veut une cloche pour un rendement meilleur.
Pour cela, percer le fond de la boîte de pélicule d’un diamètre inférieur a celui du tuyau, enfoncer le tuyau et coller de la même manière des 2 côtés pour rendre étanche.
Maintenant, il suffit de remplir au tiers la bouteille d’eau, d’y ajouter le sucre et le sachet de levure. Refermer la bouteille (avec son bouchon bien sur !), mettre l’autre bout du tuyau (avec ou non la cloche) dans l’eau.
Secouer fortement et placer la bouteille (si possible) près d’un endroit chaud (le long d’un radiateur, de l’aquarium, sur le couvercle de l’aquarium…).
Au bout d’un certains temps (cela dépend du type de levure, de la température de l’eau…mais généralement, entre 1 et 3h), les bulles apparaissent !
Elles vont être de plus en plus nombreuses puis en fin de journée, le débit va ralentir (voire s’arrêter).
Une fois la lumière éteinte, entrouvrir la bouteille afin que le surplus de gaz s’échappe (au lieu d’aller dans l’eau !).
Le lendemain matin, rajouter 2 morceaux de sucre en pierre et refermer la bouteille…le mécanisme repartira ! …etc.…
Ce système vous permet de tenir 2 semaines. Au bout de 2 semaines, il faut tout refaire !
Attention :
Au fur et à mesure, de la mousse se forme dans la bouteille.
Celle ci peut monter jusqu’au bouchon, voire passer dans l’aquarium. Pour cela, il faut surveiller de temps en temps que la mousse ne passe pas le bouchon.
Néanmoins, le fait de ne remplir qu’au tiers la bouteille devrait laisser suffisamment d’espace à la mousse.
L’eau ne doit pas être trop chaude, ni froide…elle doit être tiède !
Ce système a aussi un inconvénient: ce n’est pas du tout régulier !
Cependant, pour des bacs plus importants, ce système s’avère beaucoup moins efficace, et il faut alors opter pour l’achat d’un réacteur à CO2.
Les éléments essentiels : les oligo-éléments
Là aussi, toutes les plantes n’ont pas les mêmes besoins en oligo-éléments. Certaines seront plus gourmandes que d’autres.
Certains oligo-éléments ne poseront pas de problème en raison de leur importante quantité présente dans l’eau (comme le chlore (Cl-) qui interagit dans la photosynthèse et qui est en large excès du aux traitements de l’eau).
L’azote (N), indispensable aux acides aminés constituant les protéines, provenant du cycle de l’azote (…en très gros, grâce à diverses bactéries… déchets organiques –> NH3 (toxique) / NH4+ (peu toxique) –> NO2- (toxique) –> NO3- (moins toxique), dont une petite partie est utilisée par les plantes), est en général suffisant aussi, voire peut être en excès et avoir alors de graves conséquences sur les plantes, mais aussi sur les poissons (tout simplement la mort!).
C’est pour cela qu’il est conseillé:
- De vérifier le bon fonctionnement du filtre (nettoyage, notamment de la mousse (et du moteur), toutes les 2-3 semaines avec de l’eau de l’aquarium (eau du robinet pour le moteur et le reste) pour ne pas tuer les bactéries).
- De ne pas suralimenter (toute la nourriture doit être absorbée en 2 minutes) ou d’atteindre une surpopulation (on conseille 1cm de poisson adulte/ litre d’eau) (car cela veut dire plus de déchets et donc plus de NO3-, qui est très dangereux à partir de 50mg/litre!),
- De siphonner les déchets du sol assez régulièrement, d’enlever les feuilles, poissons et escargots morts qui se dégradent et de faire des changements d’eau assez souvent aussi (par exemple, 30% toutes les deux semaines est correct).
D’autres comme le Fer (Fe), en quantité insuffisante dans l’eau, doivent être apportés sous forme de sols nutritifs ou d’engrais liquides ou solides.
La carence en Fer est en général très visible puisque cela se traduit par un jaunissement (voire des trous) des feuilles. Le taux de fer devrait se situer entre 0,1 et 0,2 mg/l. Là aussi, un excès peut avoir des conséquences aussi graves, voire plus, qu’une carence.
Conclusion
Comme les poissons donc, il faut connaître ce dont à besoin une plante et lui fournir si l’on veut qu’elle pousse correctement et se reproduise.
Il faut donc non seulement qu’elle soit adaptée aux valeurs des différents paramètres de notre bac (pH, Température, …), mais aussi lui apporter tous les éléments essentiels à sa croissance (lumière, oligo-éléments,…).
Comme les poissons, une simple observation permet de détecter d’éventuels problèmes et de les régler directement à la source en modifiant simplement ce qu’il ne va pas.
Normalement, en suivant ces quelques conseils, vous devriez vous retrouver avec une véritable jungle.